Selon l’INSERM, 21% des adultes seront touchés par un trouble anxieux au cours de leur vie. Mais de quoi est-il question ?
L’anxiété est une réaction naturelle face au danger ou une situation stressante. Mais son caractère excessif et / ou durable peuvent provoquer des symptômes psychiques et physiques (fatigue, agitation, irritabilité, sueurs, nausées, sensation de boule dans la gorge, tremblements, contractions musculaires, douleurs musculaires, maux de tête…). Ces symptômes peuvent altérer les activités quotidiennes et les relations aux autres.
Différents questionnaires permettent d’évaluer, mais ils doivent impérativement être complété d’un diagnostic complet auprès d’un professionnel :
Chez l’adulte, notamment le GAD‑7 (General Anxiety Disorder‑7 item), destiné à dépister de l’anxiété généralisée en 7 questions.
Chez l’enfant, le questionnaire SCARED en 5 questions.
Une bonne hygiène de vie et une prise en charge thérapeutique peuvent très clairement diminuer, voir faire disparaitre les symptômes.
Pour y voir plus clair, ci-dessous, une infographie de Global Médical éducation, suivi d’un article récapitulatif de l’institut de santé et de recherche médicale.

Comprendre les troubles anxieux
L’anxiété est un phénomène physiologique naturel : en réponse à un danger ou à un stress, le fonctionnement de notre organisme se modifie, avec le plus souvent une accélération du rythme cardiaque, des troubles du sommeil, une augmentation de la transpiration et, parfois, des difficultés à respirer ou une mise en retrait. En temps normal, ces modifications disparaissent rapidement. Lorsqu’elles deviennent trop intenses ou envahissantes, au point de perturber le quotidien, d’entraîner des arrêts de travail et de générer un sentiment permanent d’insécurité, on parle de trouble anxieux.
Les six types de troubles anxieux
Il existe en réalité plusieurs types de troubles anxieux : l’anxiété généralisée, le trouble panique, les phobies spécifiques, l’agoraphobie, le trouble d’anxiété sociale et le trouble d’anxiété de séparation. Leurs symptômes, très variables d’une personne à l’autre, sont de nature :
- psychologiques : irritabilité, impulsivité, peur irrationnelle, difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles, incapacité à faire des projets, vision négative de l’avenir…
- physiques : troubles digestifs, douleurs, insomnies, fatigue, maux de tête, vertiges…
Ces troubles entraînent progressivement des comportements d’évitement du danger potentiel : refus de se rendre dans certains lieux, d’effectuer certaines actions, de rencontrer les autres…
L’anxiété généralisée
Le trouble anxieux généralisé se caractérise par un sentiment persistant d’insécurité, une inquiétude permanente et excessive qui interfère avec les activités quotidiennes. Elle peut être accompagnée de symptômes physiques, tels qu’une agitation, de la nervosité, de la fatigue, des difficultés de concentration, des tensions musculaires ou des troubles du sommeil. Souvent, cette inquiétude est alimentée par des événements du quotidien tels que les responsabilités professionnelles, la santé de la famille ou des questions mineures relatives aux tâches ménagères ou domestiques (réparations de la voiture, prises de rendez-vous…)
Le trouble panique
Il s’agit d’une anxiété qui évolue par crises, caractérisée par des attaques de panique récurrentes qui associent détresse physique et psychologique. Ces attaques consistent en la survenue brutale d’une peur intense, d’un sentiment de mort ou de catastrophe imminente et de perte de contrôle de soi. Elles durent généralement une trentaine de minutes.
Lors d’une crise, plusieurs symptômes apparaissent parmi : des palpitations, une accélération du rythme cardiaque, une transpiration, des tremblements, une sensation d’essoufflement ou d’étouffement, une douleur thoracique, un étourdissement ou une faiblesse, des frissons ou des bouffées de chaleur, des nausées ou des douleurs abdominales. Ces symptômes sont parfois si importants qu’ils peuvent évoquer une crise cardiaque et entraîner une consultation aux urgences.
Des attaques de panique peuvent être prévisibles et survenir en réponse à un événement redouté, à la prise de drogues ou à un sevrage. Elles peuvent aussi se déclencher de manière inattendue, sans raison apparente.
Les phobies spécifiques
Elles correspondent à des peurs irraisonnées, excessives et persistantes face à des situations ou des objets précis, comme une paire de ciseaux, des araignées, l’obscurité, le fait d’être dans un ascenseur ou encore d’être tenté par un objet à voler. Souvent, ces peurs provoquent une grande détresse qui entraîne elle-même des conduites d’évitement.
Si les phobies sont très fréquentes en population générale, elles ont généralement peu de conséquences sur la vie quotidienne. Elles deviennent pathologiques quand leur intensité et leur retentissement sont trop importants, et que les personnes concernées n’arrivent pas à les surmonter.
L’agoraphobie
L’agoraphobie est la peur irraisonnée et intense des espaces publics dans lesquelles la fuite peut être difficile. Elle se manifeste dans des espaces ouverts ou au sein d’une foule (transports publics, lieux clos, file d’attente…). Les personnes atteintes évitent activement ces situations. Lorsque c’est impossible, elles ont besoin d’une personne qui les accompagne et/ou endurent une anxiété intense, disproportionnée par rapport à la situation réelle.
Non traitée, l’agoraphobie interfère de manière significative avec les activités quotidiennes normales. Elle peut s’aggraver au point que les personnes qui en souffrent deviennent incapables de quitter leur domicile.
Le trouble d’anxiété sociale
L’anxiété sociale est liée à l’idée de ressentir une gêne, une humiliation, un rejet ou un mépris lors des interactions sociales. Elle se manifeste par la peur extrême de parler ou manger en public, de rencontrer des nouvelles personnes… ainsi que par le fait de ressentir une grande angoisse, de rougir et d’avoir des tremblements lorsque ces situations ne peuvent être évitées. Les problèmes occasionnés sont quotidiens.
Le trouble d’anxiété de séparation
Les adultes et les enfants qui souffrent d’anxiété de séparation ont peur d’être séparé de la personne dont ils sont le plus proches. Ils craignent constamment de la perdre, sont réticents à s’en éloigner, refusent de sortir ou de dormir loin de chez eux ou sans cette personne, font des cauchemars à ce sujet. Ce trouble est associé à des symptômes physiques de détresse qui se développent souvent dans l’enfance, mais peuvent persister à l’âge adulte.
L’anxiété chez l’enfant
Les troubles anxieux débutent majoritairement pendant l’enfance ou à l’adolescence. Et plus les manifestations débutent tôt, plus la maladie risque d’être sévère par la suite.
Malgré cette sévérité potentielle, ces troubles sont souvent négligés chez les plus jeunes en raison de leur méconnaissance de la part de l’entourage et d’une réticence au diagnostic par peur « de figer les choses », « d’étiqueter » les enfants concernés, mais aussi de les traiter à l’aide de médicaments psychotropes alors que leur cerveau est en développement.
Pourtant, cette pathologie représente souvent un handicap sévère pour les enfants et les adolescents qui en souffrent : elle entraîne un appauvrissement relationnel et une restriction du champ des activités, qui altèrent l’accession à l’autonomie et à l’indépendance.
Le dépistage précoce et une prise en charge adaptée doivent progresser dans ces tranches d’âges.